Cuincy

église Saint Martin

   L’église Saint Martin de Cuincy

 

cuincy_135400 cuincy_135400  L’origine des paroisses rurales est très difficile à préciser surtout au-delà du Xème siècle.

 

Bien que le village existe bien avant 1066, la première mention de l’église de Cuincy figure dans une charte de 1139 en l’abbaye de St André du Cateau, abbaye à laquelle elle était rattachée. Les plus anciennes églises étant dédiées à St Martin, comme celle de Cuincy, on peut donc penser que son origine est donc très antérieure.

 

L’église au XIIIème siècle devait avoir une chambre de cloches puisqu’il est dit dans une charte que « la messe sera annoncée par deux cloches ». On peut aussi penser que l’édifice devait comporter 3 nefs dès le XVIème siècle, car les barons de Cuincy demandaient à être inhumés dans la « chapelle des seigneurs ».

 

Restaurée vers 1583 par Antoine Blondel, l’édifice est ébranlé le 18 septembre 1692 vers 15 heures par un tremblement de terre qui dure près d’1/4 d’heure. Il y a déjà eu en 1606 un ouragan qui a abattu plusieurs clochers de la région (Flines, Anchin, St Pierre…).

 

Quant à la flèche elle existait avant 1700,  ayant été vraisemblablement reconstruite en 1716 par le curé Simon.

 

Après des travaux entrepris en 1764, la paroisse attendit de longues années sans que personne ne se présente pour les reprendre

 

Une délibération du conseil de la commune du 13 avril 1792 expose « que l’église et le clocher menacent ruine » et nomment des experts « pour estimer et priser les travaux de construction et dresser des plans ». Le roi Louis XV en son conseil de Versailles du 10 août 1762 autorise le conseil de commune à « louer pour 99 ans, 16 razières de marais propres à être défrichées et cultivées et pour 9 ans, 3 autres razières dans lesquelles se trouvaient de la molingue » (tourbe), locations qui vont permettre la reconstruction de l’église.

 

L’église est partiellement restaurée quand la révolution de 1789 empêche le projet pour le clocher qui se trouve dans un tel état de délabrement que l’on doit, par mesure de sécurité, défendre de sonner à la volée les 2 plus grosses cloches. On permit seulement de carillonner, mesure qui devait durer jusqu’à ce que le clocher fût restauré.

 

Mis en vente en 1793, l’édifice passe entre différentes mains jusqu’à ce que l’un des propriétaires en fasse don à la commune. Ce n’est qu’en 1807 qu’une nouvelle restauration reprend, grâce aux différents curés qui se succèdent, utilisant le produit des quêtes et les dons des paroissiens.

 

Reconstruite en 1871, avec sa tour de 3 mètres de plus que l’ancienne, sa flèche de 12 mètres, la longueur de l’église passe de l’entrée au fond du chœur  de 30 mètres à 39 mètres et le nombre de  colonnes de six à dix.

 

Pourtant le 1 juillet 1866, le conseil de la commune décide de sa reconstruction considérant que le clocher est « trop vieux et sans aucun style architectural ». De plus, l’église est devenue trop petite car le nombre d’habitants de la commune a doublé.

 

Jusqu’en 1914, il n’y a aucun fait marquant. En 1916, les faces avant et arrière du clocher sont en partie démolies par les Allemands pour permettre de faire tomber les cloches dans le but de récupérer le métal pour des besoins militaires. Les brèches ouvertes permettent aux intempéries de s’attaquer à la structure intérieure. En 1918, des bombardements ont lieu sur le village, et l’église est atteinte par des projectiles qui tombent sur la nef. Les dégâts sont tels qu’en 1919, il faut de nouveau envisager une reconstruction de l’édifice.

 

Les offices religieux furent célébrés dans un local provisoire : « provisoire » qui dura plusieurs années.

 

Ce n’est qu’en 1931 que des travaux de grosses réparations sont entrepris.

 

En 1932, le coq du clocher récupéré et redoré fut promené comme en procession à travers le village avant d’être remonté à la pointe de la flèche.

 

Quant aux cloches, qui ont fait l’objet de dommages de guerre, elles furent fondues en 1932 et bénies ainsi que l’église par Fernand Génie, alors curé doyen de Saint Jacques à Douai, accompagné de Léon Guiot, curé de Cuincy.

 

La grosse cloche « Martine » qui pèse 1 330 kilos sonne le mi.

 

Sa petite sœur la cloche « Nicole » (en souvenir de Saint Nicolas patron de l’ancienne chapelle Saint Nicolas du Petit Cuincy) ne pèse que 560 kilos et sonne le sol dièse.

 

Au fil des siècles, de nombreux inventaires font part des richesses que contenait cette église. Malheureusement, ils montrent aussi que des vols ont eu lieu et que le temps a fait son travail. Dans un souci de sauvegarde de ce patrimoine, quelques-unes des œuvres qu’elle contenait sont parties au musée de Douai, d’autres sont encore dans la paroisse en cours de restauration grâce à de généreux donateurs et bénévoles.

 

La dernière restauration de l’église est toute récente, en effet, en 2007 et 2008, la municipalité de Cuincy a effectué des gros travaux de peinture, d’électricité et la rénovation du chauffage.

 

Article publié par paroisse St François d'Assise en Douaisis • Publié le Samedi 20 mars 2010 • 10396 visites

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