Douai - Faubourg d'Esquerchin

église Sainte Thérèse

L'église Sainte Thérèse

eglise-ste-therese-341997 eglise-ste-therese-341997  En 1930, les trois faubourgs d'Esquerchin, de Béthune et du Polygone comptent environ 2600 habitants. En raison de la proximité de la dérivation de la Scarpe par où s'effectue, depuis que1ques années, la totalité du trafic fluvial, la population s'accroît sans cesse et comporte en outre une population flottante de mariniers. En 1939, le quartier compte 4 000 habitants et un groupe scolaire important, les trois écoles de la rue de Cuincy. Cet ensemble dépend alors de la paroisse St Jacques.

Face à ce développement, l'idée de créer une nouvelle paroisse s'impose peu à peu. Il y a tout d'abord un baraquement, puis l'arrivée d'un prêtre, l'abbé Pierre Six, plus particulièrement chargé du quartier. C'est pour la fête de Sainte-Thérése de l'Enfant Jésus en octobre 38, que l'archevêque de Cambrai, Mgr Chollet, et Mgr Génie, doyen de St Jacques annoncent la construction d'une église paroissiale dédiée à Sainte-Thérèse.

 

Pourquoi Sainte Thérèse ?

Il semblerait qu’ayant eu connaissance du projet d'église, une paroissienne aurait offert son obole au doyen et demandé à qui l'église serait dédiée. Le doyen de Saint Jacques avouait alors qu'il n'y avait pas songé et la brave dame d'ajouter : "Sainte Thérèse de Lisieux serait toute indiquée... ". Une idée somme toute logique vu l'extraordinaire popularité de la petite carmélite. Le Monsieur le Chanoine Génie s'empressait de soumettre cette proposition à l'archevêque.

En 1939, c'est la pose de la première pierre, les fondations débutent en février. Pour bien marquer l'importance qu'il attache à l'œuvre entreprise, Mgr ChoIlet, archevêque de Cambrai accueilli par M. Fiévet président des œuvres de la nouvelle paroisse est venu procéder en personne, à la bénédiction et au scellement de l'une des pierres de l'église en construction.

La cérémonie fut imposante. En long cortège, hommes, femmes et enfants appartenant aux œuvres et aux confréries des trois paroisses se dirigèrent vers le chantier où la foule avait déjà pris place. Au fond, à l'endroit où devait se trouver le chœur, avait été dressé un autel devant lequel prirent place Mgr Chollet entouré de MM. les chanoines Vercollier ; Génie, doyen de Saint-Jacques ; Boumanne, doyen de Saint-Pierre ; François, supérieur de l'Institution Saint Jean ; 1es abbés Fiévet, Dujardin, doyen de Notre-Dame, Kah, Deroubaix, Ducarne, Bouduelle ; 1es R.P. Lavigne et Lemaire, etc.

Grâce à de généreuses souscriptions, les murs sortent de terre, les détails d'architecture prennent forme et permettent de se faire une idée de ce que sera cet édifice du culte dédié à Sainte-Thérèse de l'Enfant Jésus.

 Mais en septembre, le chantier est interrompu par la guerre. Tant bien que mal, le doyen Génie et le père Six parviennent à faire reprendre les travaux et l'église est sommairement terminée en 41, année de la bénédiction dont on ne retrouve que deux ou trois clichés assez flous. Impossible d'en connaître la date, mais la foule était nombreuse dans l'église à peine achevée. 

En octobre 46 arrive le premier curé de la paroisse, le père Jean-Baptiste Jacqmart qui gardera sa charge jusqu'à sa mort en 69. En 47, les paroissiens commandent une cloche. Le clocher est surélevé mais toujours pas achevé et le 29 mars 48, jour de PÂQUES, la cloche est baptisée par Mgr Génie. L'année suivante, l'artiste Georges Delplanque commence la fresque qui orne le chœur de l'église.

Entre-temps, le quartier poursuit son évolution. On en est à 6 000 habitants, le groupe scolaire "Alsace-Lorraine" est ouvert. En 52, la paroisse construit une salle en dur pour remplacer le baraquement d'origine qui servait pour le catéchisme. Un premier vicaire, l'abbé Pierre Mériaux, est nommé en 53 et, le 24 juin 55, curé et vicaire prennent possession du presbytère qui a enfin pu être construit.

Les "trois faubourgs" sont maintenant un quartier peuplé : il y a 9 000 habitants en 57, les «blocs millions» sont construits : ouvriers, fonctionnaires, ingénieurs y logent à côté du nouveau groupe scolaire de Lattre-de-Tassigny inauguré en 57 par la femme du maréchal.

Avec 12 000 habitants en 61, l'évêché décide la construction d'une chapelle dédiée à Notre-Dame de Lourdes pour le quartier du Polygone. En 2004, pour pouvoir faire face aux dépenses immobilières, la nouvelle paroisse St François d'Assise en Douaisis a vendu cette chapelle au SICAEI (Syndicat Intercommunal d'Aide à l'Enfance Inadaptée).

Article publié par Père François Triquet • Publié le Samedi 24 août 2019 - 14h34 • 1814 visites

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